Tout savoir sur l’assurance pour un prêt immobilier
Lorsqu’on souscrit un crédit immobilier, l’assurance emprunteur s’impose très vite comme un sujet incontournable. Et pourtant, bien des emprunteurs s’y plongent sans en maîtriser toutes les subtilités. J’ai moi-même été confronté à ces questions lorsque j’ai acheté mon premier appartement : quelles garanties choisir ? Peut-on changer d’assurance en cours de prêt ? Quel est l’impact sur le coût total du crédit ? Aujourd’hui, décryptons ensemble tout ce qu’il faut savoir sur l’assurance de prêt immobilier.
Qu’est-ce que l’assurance de prêt immobilier ?
L’assurance de prêt immobilier, aussi appelée assurance emprunteur, est une garantie exigée par les banques pour accorder un crédit immobilier. En cas d’imprévu (décès, invalidité, incapacité de travail, perte d’emploi…), elle prend en charge tout ou partie des mensualités ou du capital restant dû. L’objectif est double : protéger la banque du risque d’impayé, et l’emprunteur (ou ses proches) des difficultés financières.
Est-elle obligatoire ?
Légalement, aucune loi n’impose de souscrire une assurance pour obtenir un crédit immobilier. Mais dans la pratique, les banques la rendent quasi-systématique. Sans assurance, rares sont les établissements prêt à financer l’achat d’un bien.
Les garanties principales
Chaque contrat d’assurance emprunteur comporte différentes garanties, adaptées au profil de l’emprunteur et à la politique de la banque :
- La garantie décès : le capital restant dû est remboursé si l’assuré vient à décéder.
- La garantie perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA) : en cas de handicap extrêmement lourd, l’assurance rembourse le crédit.
- L’incapacité temporaire de travail (ITT) : les mensualités sont prises en charge pendant une période d’arrêt de travail.
- L’invalidité permanente (IPT ou IPP) : selon le degré d’invalidité, l’assurance rembourse partiellement ou totalement les mensualités.
- La perte d’emploi : souvent en option, elle couvre une partie des mensualités en cas de licenciement.
Quel est le coût de l’assurance emprunteur ?
Le coût de l’assurance peut représenter jusqu’à 30 % du coût total du crédit immobilier. Son tarif dépend de plusieurs critères :
- L’âge de l’emprunteur
- Son état de santé (un questionnaire médical est souvent demandé)
- La profession exercée (certaines activités sont jugées plus à risque)
- Le montant et la durée du crédit
Aujourd’hui, un trentenaire en bonne santé peut espérer des taux autour de 0,10 % à 0,30 % du capital emprunté par an. Mais ces chiffres grimpent rapidement avec l’âge ou des antécédents médicaux.
Peut-on choisir librement son assurance ?
Depuis la loi Lagarde (2010), il est possible de choisir une assurance externe à la banque, via la délégation d’assurance. Cela permet souvent de réaliser des économies importantes. La banque ne peut refuser qu’à condition que le contrat externe présente un niveau de garantie équivalent à celui proposé en interne.
Le droit au changement d’assurance en cours de prêt
Grâce aux réformes successives (loi Hamon, amendement Bourquin et dernièrement la loi Lemoine de 2022), l’emprunteur peut aujourd’hui changer d’assurance à tout moment durant son contrat. C’est une vraie avancée pour faire jouer la concurrence et baisser significativement le coût global de l’emprunt.
Le questionnaire médical : un frein partiel
Bonne nouvelle avec la loi Lemoine : pour les emprunts inférieurs à 200 000 € par personne (et soldés avant les 60 ans de l’emprunteur), le questionnaire médical est supprimé. Pour les autres cas, l’état de santé reste un critère essentiel qui peut impacter fortement le tarif.
Quelques conseils pratiques
- Comparer les offres : ne vous contentez pas de l’offre de la banque, utilisez des comparateurs en ligne.
- Négocier les quotités : la quotité définit la part assurée de chaque emprunteur, adaptée à votre situation familiale et financière.
- Bien lire les exclusions : chaque contrat contient des exclusions qu’il faut examiner attentivement.
- Penser à la résiliation en cours de contrat : les économies peuvent être substantielles.
L’assurance emprunteur, un levier souvent sous-estimé
Dans un contexte de taux d’intérêt qui remontent, l’assurance représente un levier d’économie majeur trop souvent négligé. En étant bien informé et proactif, il est tout à fait possible de diviser son coût par deux, voire davantage. Ce n’est pas anodin sur un crédit qui s’étale sur 20 ou 25 ans.